Attention SPOILER ! Les articles de ce site révèlent des éléments clés de l'intrigue du film. A ne consulter qu'après avoir vu le film Inception afin d'obtenir plus d'explications !

La musique de réveil : « Je ne regrette rien » (Edith Piaf)

Catégorie : Indices & Clés |

Ce morceau d’Edith Piaf est utilisé à chaque fois comme musique de réveil afin d’alerter les personnes impliquées dans un rêve commun que l’effet du sédatif va bientôt prendre fin, et qu’ils vont se réveiller.

Lorsque cette musique est diffusée dans les oreilles de la personne qui fait le rêve, elle est entendue déformée et ralentie dans le niveau du rêve. La déformation est un impact physique entre rêve et réalité du au fait que lorsque l’on rêve, les sons que l’on perçoit sont étouffés par notre état de sommeil. Le ralentissement quant à lui s’explique très logiquement par la différence d’écoulement du temps entre rêve et réalité (le temps perçu dans un rêve est beaucoup plus long que le temps de la réalité, donc la musique est perçue au ralenti dans le rêve).

Voici pour les faits objectifs de l’utilisation de cette musique pendant le film… mais allons un petit peu plus loin dans l’analyse.

Le premier point est la symbolique forte des paroles de la chanson lorsqu’on les met en parallèle avec l’histoire racontée par le film.

Comme vous l’avez compris au visionnage du film et/ou suite à la lecture d’articles de ce blog, le sujet principal du film n’est finalement pas l’opération d’inception sur Fischer Jr, mais le parcours intérieur d’un homme, Dom Cobb, qui lutte contre lui-même et ses regrets de se sentir responsable de la mort de sa femme, qu’il n’arrive pas à oublier et qui le hante, l’empêchant de poursuivre une vie normale.

Quelle que soit l’interprétation retenue pour explique le film, on voit qu’à la fin, suite à leur discussion dans le niveau N-4 de rêve (les limbes), Dom fait le deuil de sa femme lorsqu’il décide de ne pas rester avec elle dans les limbes. Il lui dit alors qu’il sait qu’elle n’est pas réelle et qu’il ne la retrouvera jamais, qu’elle est juste une de ses projections dont il n’arrive pas à se défaire…

La symbolique de la musique de réveil est alors évidente : « Je ne regrette rien ». Les paroles de cette musique disent à Dom Cobb de ne rien regretter, de laisser de côté son obsession sur la mort de sa femme, et d’avancer dans sa vie sans elle.

Par contre, pour ce qui est de savoir si cette utilisation est juste symbolique par rapport à la thématique de l’histoire du film ou si il faut y voir un indice pour accréditer une des interprétations pro-rêve du film… à vous de voir ! On pourrait en effet dire que si tout le film est un rêve, alors cette musique serait une projection (générée par son propre subconscient ou celui d’une personne essayant de lui faire une inception, au choix !), une sorte de message subliminal signifiant à Dom Cobb « de ne rien regretter » et d’oublier sa femme… tordu quand même !  ;-p

Le second point est que une des musiques composée par Hans Zimmer et utilisée dans le film pour « faire monter la pression » et souligner des moments de suspense ressemble fortement à cette chanson d’Edith Piaf « Je ne regrette rien » :

Cette ambiance musicale pesante est d’ailleurs largement utilisée lors de la décharge finale, quand tout le monde va se réveiller simultanément pour remonter les différentes strates de rêve… ce qui colle bien au thème du « réveil » des personnages.

On pourrait aussi aller plus loin et commencer à retrouver tous les moments où cette musique est utilisée et se dire que lorsqu’on l’entend, c’est que le personnage est symboliquement en train de rêver. Il me semble que cette musique est celle qui clôt le film, et c’est la dernière que l’on entend juste avant la coupure du générique… ce qui va également dans le sens des théories pro-rêve. Mais j’accorde peu de crédit à cela, et ce n’est à mon avis pas un indice sérieux.

L’utilisation de cette musique sur ce thème est par contre plus clair et bien trouvé dans son utilisation à la toute fin du générique. En effet, la musique qui termine le générique du film est « Je ne regrette rien » d’Edith Piaf, dans sa version originale. Mais les dernières secondes de la musique se transforment petit à petit en celle de Hans Zimmer (comme dans la vidéo ci-dessus), avant la coupure totale du générique du film. J’interprète cela comme un clin d’oeil de Nolan symbolique disant « Le film Inception est terminé, il vous a embarqué dans un monde de rêve (c’est la magie du cinéma), mais c’est maintenant terminé, il faut vous réveiller et revenir à la réalité ! ». et d’ailleurs en sortant du film, on se pose fatalement la question « Merde… et si j’étais finalement en train de rêver tout cela et que j’étais encore en train de rêver que je suis allé un film où il est possible de se faire dérober des informations dans ses rêves ? ». Bien marrant ! :D

Commentaires

  1. S'Bubu dit :

    Sympa d’utiliser du Edith Piaf comme Leitmotiv au reveil ;)

  2. Corentin dit :

    C’est juste parce que c’est Hanz Zimmer qui a fait les deux. Chaque musicien à son style. Ecoute du Danny Elfman, du Steve Jablonsky ou du Hanz Zimmer tu verras que c’est très simple de savoir qui a fait quoi :)

  3. Blykz dit :

    J’ai remarqué autre chose au sujet de la musique… Elle ressemble beaucoup à celle de Shutter island…
    http://www.youtube.com/watch?v=uNtBuVzxwi0

  4. zappa dit :

    « Chanson » (sans « s ») merci de corriger…

  5. zappa dit :

    Pour ref. les paroles de la chansons:

    Non, rien de rien
    Non, je ne regrette rien
    Ni le bien qu’on m’a fait
    Ni le mal, tout ça m’est bien égal
    Non, rien de rien
    Non, je ne regrette rien
    C’est payé, balayé, oublié
    Je me fous du passé

    Avec mes souvenirs, j’ai allumé le feu
    Mes chagrins, mes plaisirs, je n’ai plus besoin d’eux
    Balayées les amours, avec leurs trémolos
    Balayées pour toujours, je repars à zéro

    Non, rien de rien
    Non, je ne regrette rien
    Ni le bien qu’on m’a fait
    Ni le mal, tout ça m’est bien égal
    Non, rien de rien
    Non, je ne regrette rien
    Car ma vie car mes joies
    Aujourd’hui, ça commence avec toi

  6. LAV dit :

    Plusieurs champs lexicaux m’ont effectivement fait penser tout d’abord à un travail sur le deuil de dom et une introspection de Fisher sur la relation père fils. La pauvreté de l’impact du personnage de son père sur le spectateur est complètement paradoxale à l’impacte qu’il a, en si peu de scènes, sur son fils… Introspection pour Fisher qui va le mener vers une forme de « renarcissisation ». Il va existé en faisant lui aussi le deuil de ce qu’il a cru représenter comme image de lui à son père… Je crois également qu’Hélène est « ARIANE » sans elle il se perde dans les « limbes », reste à trouver le « Minotaure » qui ici est imaginaire, il est représenter par le deuil, le remord le regret, le manque d’amour…. Je sais pas si je me fais bien comprendre car j’exprime mon ressenti à 3h30 du matin… Je dois encore réfléchir sur l’alliance, et sur le fait qu’a 2 ou 3 reprise Dom explique qu’il ne faut pas contaminer le totem ( en gros quoi!!) alors là!!!! bin!!!!! je dois encore réfléchir. En tous cas j’ai adoré plonger dans cet univers……..

  7. Technaugure dit :

    Boarf, je trouve ça marrant tout de même. :p

  8. Azken dit :

    D’autant que Nolan avait pensé à une autre actrice aussi pour interpréter Mall et qu’il a hésité avec Marion Cotillard car, la chanson de Piaf ayant été choisie, il pensait que le parallèle avec le film « la môme » ne soit fait justement. Donc, défnitivement, le titre n’a aucun lien avec le choix de Marion Cotillard (et vice versa d’ailleurs)

  9. engine dit :

    Je précise que la musique « Je ne regrette rien », a été décidé dans le scénario du film, bien avant que Marion Cotillard joue « La môme ».

  10. Technaugure dit :

    Totalement à part, il me semble que ça pourrait aussi être un clin d’oeil/un indice à la théorie pro-rêve puisque c’est Marion Cotillard qui jouait Edith Piaf dans  » La Môme  » ( d’après ce que l’on m’a dit, je ne l’ai jamais vu ce film. ).

    ( Parce qu’une musique française dans un film anglophone, en français, c’est un peu gros pour être un simple hasard, des musiques  » I don’t regret anything « , y’en a un très gros tas aux States, et pas que de rappeurs à mon avis. )